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Rapport sur l’antisémitisme en France au Rapporteur des Nations Unies par E. GOZLAN & T. VAL

Dernière mise à jour : 19 oct. 2021

Le Docteur Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion ou de conviction, prépare un rapport sur l’antisémitisme conformément à son mandat consistant à identifier les obstacles existants et émergents à la jouissance du droit à la liberté de religion ou de conviction et à présenter des recommandations sur les moyens de surmonter ces obstacles.

Le Rapporteur spécial invite les personnes et les organisations intéressées, y compris, mais sans s’y limiter, les experts et les organisations concernées par l’antisémitisme, les dirigeants de la communauté juive, les décideurs et les universitaires, à contribuer à la préparation du rapport, qui sera remis à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2019.


Rapport sur l’antisémitisme en France 2019 par Eric Gozlan et Thierry Valle

Situation démographique La France compte près de 67 millions d’habitants. Un peu plus de 5 millions de musulmans et environ 500 000 juifs. De ce fait, la France compte les plus grandes communautés musulmanes et juives d’Europe.


Définition de l’antisémitisme Définition de l’Alliance internationale de la mémoire de l’Holocauste Pour parler, condamner ou lutter contre l’antisémitisme, il faut définir ce terme. Alors que de nombreux livres définissent ce terme, nous avons choisi la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) :

« L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs, qui peut être exprimée sous forme de haine envers les Juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées vers des individus juifs ou non juifs et / ou leurs biens, vers des institutions communautaires juives et des installations religieuses. »

La même organisation étend l’antisémitisme à la haine d’Israël. Les exemples suivants peuvent servir d’illustrations :


Les manifestations antisémites peuvent inclure l’État d’Israël, conçu comme une collectivité juive. Cependant, des critiques d’Israël similaires à celles formulées à l’encontre de tout autre pays ne sauraient être considérées comme antisémites. L’antisémitisme accuse souvent les Juifs de conspirer pour nuire à l’humanité, et il est souvent utilisé pour blâmer les Juifs de « tout ce qui va mal ». Il s’exprime dans la parole, l’écriture, les formes visuelles et les actions et emploie de sinistres stéréotypes et traits de caractère négatifs.


Les exemples contemporains d’antisémitisme dans la vie publique, les médias, les écoles, les lieux de travail et la sphère religieuse pourraient, compte tenu du contexte général, inclure, sans toutefois s’y limiter les situations suivantes :


▪ Appeler, aider ou justifier le meurtre de Juifs au nom d’une idéologie radicale ou d’une vision extrémiste de la religion.


▪ Faire des allégations mensongères, déshumanisantes, diabolisantes ou stéréotypées à propos de Juifs en tant que tels ou du pouvoir des Juifs en tant que collectivité – tel que, notamment mais non exclusivement, le mythe d’une conspiration mondiale des Juifs ou du contrôle des médias, l’économie, le gouvernement ou toutes autres institutions de la Société par les Juifs.


▪ Accuser les Juifs en tant que peuple d’être responsable d’actes illicites réels ou imaginaires commis par une seule personne juive ou un seul groupe juif, ou même d’actes commis par des non-Juifs.


▪ Nier le fait, la portée, les mécanismes (par exemple, les chambres à gaz) ou l’intentionnalité du génocide du peuple juif par l’Allemagne national- socialiste et de ses partisans et complices pendant la Seconde Guerre mondiale (l’Holocauste).


▪ Accuser les Juifs en tant que peuple ou Israël en tant qu’État d’inventer ou d’exagérer l’Holocauste.


▪ Accuser les citoyens juifs d’être plus fidèles à l’État d’Israël, ou aux prétendues priorités des Juifs dans le monde entier, au détriment d’intérêts de leurs propres nations.


▪ Refuser au peuple juif son droit à l’autodétermination, par exemple en affirmant que l’existence de l’État d’Israël est une entreprise raciste.


▪ Appliquer deux poids deux mesures en imposant à Israël un comportement non attendu ni exigé de la part d’un autre pays démocratique.


▪ En utilisant les symboles et les images associés à l’antisémitisme classique (par exemple, des affirmations que les Juifs ont tué Jésus ou de meurtres rituels ), pour caractériser Israël ou les Israéliens.


▪ Établir des comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celle des nazis.


▪ Tenir les Juifs collectivement responsables des actes de l’État d’Israël.

Les actes antisémites sont criminels lorsqu’ils sont définis par la loi (par exemple, déni de l’Holocauste ou distribution de matériel antisémite dans certains pays).


Les actes criminels sont antisémites lorsque les cibles des attaques, qu’il s’agisse de personnes ou de biens – tels que des bâtiments, des écoles, des lieux de culte et des cimetières – sont sélectionnées parce qu’elles sont perçues comme étant juives ou liées au Judaïsme.


La discrimination antisémite est de dénier aux Juifs les opportunités ou les services offerts aux autres. Elle est illégale dans de nombreux pays. Cette définition a été adoptée par Working Definition of Antisemitism (adopté en mai 2016).

À ce jour, cette définition a été adoptée et approuvée par les gouvernements et organismes suivants: la Royaume-Uni (12 décembre 2016), Israël (22 janvier 2017), L’Autriche (25 avril 2017) Écosse (27 avril 2017), Roumanie (25 mai 2017), Allemagne (20 septembre 2017), en Bulgarie (18 octobre 2017), en Belgique (14 décembre 2018), Lituanie (24 janvier 2018), République de Macédoine du Nord (6 mars 2018), aux Pays-Bas (27 novembre 2018), Slovaquie (28 novembre 2018), République de Moldavie (18 janvier 2019), République tchèque (25 janvier 2019).

Projet de loi contre l’antisémitisme au Parlement français En France, des membres du parlement ont déposé un projet de loi visant à garantir que la définition donnée par l’IRHA soit intégrée dans le droit français.

EXPOSÉ DES MOTIFS Mesdames, Messieurs, Depuis plusieurs années, la France, l’ensemble de l’Europe, mais aussi la quasi- totalité des démocraties occidentales, sont confrontées à une résurgence de l’antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde Guerre mondiale. Les actes antisémites ont en effet augmenté de 74 % en 2018 en France. À nouveau, depuis plusieurs années, l’antisémitisme tue en France. La haine des juifs, fléau social que nous pensions révolu, est réapparu dans ses manifestations les plus terribles : meurtres, séquestrations de concitoyens de confession juive au seul motif que, parce que juifs, ils « auraient de l’argent », profanations de tombes. Ce sont aussi les agressions du quotidien qui se multiplient. Aujourd’hui en France, porter une Kippa revient à s’exposer à des injures voire à des agressions physiques, qui développent chez nos compatriotes de confession juive un sentiment d’insécurité et de mal-être dans notre République. L’antisémitisme du XXIe siècle a changé. Si le vieil antisémitisme français a subsisté, de nouvelles formes se sont développées et avancent aujourd’hui masquées. L’antisémitisme est une négation de la République, une menace grave à la cohésion nationale. Il doit être combattu dans ses racines. Ce masque de l’antisémitisme, nous le connaissons : il s’agit souvent de l’antisionisme. Si critiquer la politique menée par les gouvernements israéliens, l’organisation de la société israélienne, émettre des opinions défavorables à Israël s’agissant du conflit israélo-palestinien, ne relève pas de l’antisémitisme, la remise en cause de l’existence même de l’État d’Israël n’est souvent justifiée que par la perception de cet État comme une collectivité juive. Critiquer l’existence d’un État juif revient donc à exprimer une haine à l’égard de l’ensemble de la communauté juive, tout comme rendre collectivement responsables les juifs de la politique menée par Israël est une manifestation d’antisémitisme. Pour reprendre les mots du Président de la République, « l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme. ». Ces nouvelles expressions de l’antisémitisme, perverses parce que masquées, insidieuses parce que malhonnêtes et hypocrites, ont donné lieu en réaction à un important travail réalisé par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste. Ses trente-un États membres, dont la France, ont adopté le 26 mai 2016 une définition opérationnelle de l’antisémitisme ainsi formulée : « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. » Si cette définition permet de qualifier d’antisémites les attaques antisionistes motivées par une haine des juifs, elle ne reconnaît pas comme antisémites les critiques à l’égard des politiques menées par l’État d’Israël. « Il s’agit de préciser et de raffermir les pratiques de nos forces de l’ordre, de nos magistrats, de nos enseignants, de leur permettre de mieux lutter contre ceux qui cachent derrière le rejet d’Israël la négation même de l’existence d’Israël », comme l’a souligné le Président de la République. Face au retour du fléau antisémite, la représentation nationale se doit de poser un acte fort et de mettre des mots sur ce qu’est le nouvel antisémitisme, dans la droite ligne du Parlement européen en 2017 et du Conseil de l’Union européenne en 2018, qui ont reconnu la justesse et l’efficacité de la définition opérationnelle de l’Alliance. C’est le sens de cette proposition de résolution.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

Article unique L’Assemblée nationale, Vu l’article 34-1 de la Constitution, Vu l’article 136 du Règlement de l’Assemblée nationale, Vu la résolution du Parlement européen du 1er juin 2017 sur la lutte contre l’antisémitisme, Vu la déclaration du Conseil de l’Union européenne du 6 décembre 2018 sur la lutte contre l’antisémitisme et la mise en place d’une approche commune en matière de sécurité afin de mieux protéger les communautés et institutions juives en Europe, Estime que la définition opérationnelle utilisée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste permet de désigner le plus précisément possible ce qu’est l’antisémitisme contemporain ; Considère qu’elle constitue un instrument efficace de lutte contre l’antisémitisme dans sa forme moderne et renouvelée, en ce qu’elle englobe les manifestations de haine à l’égard de l’État d’Israël justifiées par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive ; Approuve sans réserve la définition opérationnelle de l’antisémitisme utilisée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, en tant qu’instrument d’orientation utile en matière d’éducation et de formation et afin de soutenir les autorités judiciaires et répressives dans les efforts qu’elles déploient pour détecter et poursuivre les attaques antisémites de manière plus efficiente et plus efficace ; Invite le Gouvernement, dans un travail de pédagogie, à la diffuser auprès des services éducatifs, répressifs et judiciaires.

Les chiffres de l’antisémitisme en France

  • En février 2019, à la suite d’une série d’incidents antisémites, le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé que le nombre total d’incidents antisémites enregistrés en 2018 avait augmenté de 74% après deux années de diminution. M. Castaner a ensuite déclaré que « l’antisémitisme se répand comme un poison, comme un venin. »

  • Le nombre total d’incidents antisémites enregistrés en 2018 a augmenté de 74% avec 541 incidents (comparé à 311 incidents en 2017).

  • Le nombre d’incidents violents antisémites enregistrés (attaque ou tentative d’attaque, homicide ou tentative d’homicide, violence, incendie criminel ou tentative d’incendie criminel, dégradation ou vandalisme) a augmenté de 89% avec 183 incidents (comparé à 97 en 2017).

  • Dans la catégorie des incidents violents, la violence physique antisémite contre des personnes a augmenté de 170% avec 81 incidents (30 en 2017).

  • Le nombre de menaces antisémites enregistrées (menaces orales, gestes menaçants ou insultes, prospectus et courrier de haine, graffitis) a augmenté de 67%, avec 358 incidents par rapport à 214 en 2017.

  • 824 sites de la communauté juive sont soumis à la protection de la sécurité de la police et des forces armées.

  • Au cours de l’année, les Juifs français, qui représentent moins de 1% de la population française, ont été victimes de 55% de toutes les violences physiques racistes commises en France. Ce chiffre est encore plus frappant par rapport aux données gouvernementales montrant une diminution du nombre d’incidents racistes et antimusulmans.

Incidents antisémites majeurs Le meurtre qui a secoué la France

L’incident antisémite le plus significatif et le plus choquant en France en 2018 a été l’assassinat brutal de Mireille Knoll, une survivante française juive de l’Holocauste âgée de 85 ans. Elle a été assassinée dans son appartement parisien par deux hommes, Yacine. Mihoub , un voisin de 29 ans, et son ami Alex Carrimbacus, âgé de 21 ans. Ils ont été accusés de l’avoir poignardée à mort et d’avoir incendié son corps. Selon les enquêtes, l’un des auteurs aurait dit à l’autre : « C’est une Juive. Elle doit avoir de l’argent. »Mihoub aurait crié » Allah Akbar » alors qu’ils la poignardaient. Contrairement aux cas précédents du meurtre d’ Ilan Halimi (2006) et Sarah Halimi (2017), les autorités françaises ont immédiatement reconnu le meurtre de Madame Knoll comme un crime de haine antisémite. Certains voient dans son assassinat un changement d’attitude du gouvernement français à l’égard des crimes de haine antisémites. Ce changement est apparemment dû à la colère de la communauté juive face à la réaction officielle à l’assassinat de Sarah Halimi un an plus tôt, que les procureurs avaient mis des mois à qualifier d’antisémite.

Qui sont les antisémites en France

Réémergence de l’antisémitisme traditionnel


Alors que, depuis l’an 2000, les attaques antisémites en France étaient principalement liées à une importation du conflit israélo-palestinien et dérivaient de l’islamisme radical, il apparaît en 2018 que des formes d’antisémitisme plus traditionnelles sont réapparues. Selon Frédéric Potier, Préfet à la DLICRAH « Nous assistons à la résurgence d’une politique d’identité virulente et d’extrême droite qui n’hésite pas à mettre ses convictions en pratique ». Marc Knobel , historien et responsable des études au CRIF a également indiqué la réapparition d’anciens propos antisémites impliquant les Juifs, l’argent et le pouvoir. Le fait que le président Macron ait travaillé auparavant pour la banque d’affaires Rothschild avait « alimenté de nombreuses rumeurs » en France. Bien qu’il soit peut-être encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, nous pouvons penser que la forte montée de l’antisémitisme en France résulte de la convergence de plusieurs facteurs – les théories du complot antisémite sont largement diffusées via les réseaux sociaux en ligne ; une influence croissante de la droite radicale et un climat de plus en plus radical et violent sur toutes les composantes de la société française. Le rabbin français Delphine Horvilleur affirme que ces « chiffres effrayants » sont un signe avant-coureur d’une société en état d’échec. L’antisémitisme est toujours le prélude à une violence générale. »


2014 : paroles non entendues depuis la Seconde Guerre mondiale

Le 26 janvier 2014, lors d’une manifestation anti-président Hollande, des déclarations racistes et antisémites ont été scandées par la foule: « Juif, la France n’est pas à vous! », « Juifs hors de France! » Ces cris de haine ont été vociférés par de petits groupes d’extrême droite, des catholiques fondamentalistes, l’extrême gauche et des jeunes issus de l’immigration nord-africaine.

Sondages en 2015 et 2016

La France aime les sondages et nous pouvons apprendre beaucoup de la situation des juifs grâce à ces derniers : En juillet 2015 soit avant les attentats meurtriers du 13 novembre du bataclan et des cafés autour était publiée une étude qui nous apprenait que pour 56% des sondés, les juifs ont beaucoup de pouvoir et que les juifs sont plus riches que la moyenne 41% des sondés estiment que les juifs sont un peu trop présents dans les médias 60% des sondés pensent que les juifs ont une part de responsabilité dans la montée de l’antisémitisme Les résultats sont plus flagrants encore chez les interrogés se définissant comme musulmans : 74% jugent que les juifs ont beaucoup de pouvoir, et 67% qu’ils sont trop présents dans les médias. Chez les répondants se disant juifs, 67% estiment que l’antisémitisme « a beaucoup augmenté » au cours des cinq dernières années, au point de devenir leur principale préoccupation, loin devant le chômage. Ils sont 11% à affirmer avoir été personnellement victimes d’une agression antisémite au cours de l’année. En 2016, pour les 10 ans de l’assassinat d’Ilan Halimi, l’Union des étudiants juifs de France a commandé un sondage. Voici les résultats à trois questions Les juifs utilisent-ils aujourd’hui dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide de la deuxième guerre mondiale ? : 32% sont d’accord, 45% ne sont pas d’accord et 23 % ne savent pas Les juifs sont-ils plus riches que la moyenne des Français ? 31% sont d’accord, 46% ne sont pas d’accord et 29% ne savent pas Les juifs ont- ils trop de pouvoir dans l’économie et les finances ? 24% sont d’accord, 46 % ne sont pas d’accord et 30% ne savent pas.

Catholiques fondamentalistes

À force de penser aux actes antijuifs se réclamant de l’islam, on en oublie la vieille vindicte antijuive distillée par le christianisme pendant des siècles, et qui continue d’être enseignée dans certaines écoles confessionnelles qui ne reconnaissent pas Vatican 2 Pour expliquer les cris de haine du 26 janvier 2014, l’hebdomadaire français catholique « le Pèlerin » a écrit : « le vieillissement des chrétiens de gauche a laissé le champ libre aux catholiques d’identité ». On peut observer qu’il existe une alliance entre les catholiques intégristes et l’extrême-droite. La deuxième chaîne de télé française avait déjà enquêté en 2010 sur cette alliance L’enquête, en caméra cachée était consacrée au fonctionnement d’un groupuscule d’extrême droite basée à Bordeaux, Dies Irae, dont les jeunes membres, souhaitaient se préparer à la guerre civile par un entraînement de type militaire, et par le noyautage de la société civile Dans ce même reportage on y voit notamment des enfants faisant part de leur haine des Juifs, qu’ils justifient par l’Evangile, et y chanter Auschwitz, ce « camp magique où les douches sont gratuites ».


L’extrême droite

Nous assistons en Europe et en France un retour du nationalisme sur la scène politique. Pour ces extrémistes, les juifs est soupçonné d’être un vecteur de destruction d’identité nationale.

L’extrême gauche

Pour une certaine gauche, l’antisémitisme est de nature économique. Le Juif n’est plus le meurtrier du Christ, ni le représentant d’une race inférieure, mais le banquier souverain, brasseurs d’affaires. Dans les manifestations pro-palestiniennes, des banderoles portant l’inscription « Gaza la nouvelle shoah » ne gênent pas les leaders de l’extrême- gauche présents. Le discours de l’extrême- gauche est simpliste : Israël est un état colonialiste donc un état où règne l’apartheid donc le sionisme est une forme de colonialisme, le colonialisme c’est du racisme donc les juifs sont des racistes et sont comme des nazis.


Les musulmans

Le conflit israélo-palestinien bénéficie depuis de longues années d’une surmédiatisation. La conséquence de cette visibilité constante, c’est que bon nombre de jeunes musulmans s’identifie aux palestiniens perçus par la presse comme les victimes L’amalgame entre la cause palestinienne et la cause musulmane est un facteur d’antisémitisme. Certains pro palestiniens se sont, consciemment ou non, transformés en défenseurs du Hamas ou en compagnons de route des djihadistes, qui ne distinguent pas les Juifs des sionistes. C’est pourquoi nous avons assisté au cours de manifestations pro palestiniennes à des attaques contre des lieux de culte juifs. Pour illustrer cet amalgame, il suffit d’écouter les slogans dans les manifestations pro palestiniennes : « Paix en Palestine », « Stop au génocide de Palestiniens », « Stop au terrorisme juif hitlérien », « Juifs au four », « mort aux juifs » Certains musulmans sont à la fois antisémites et négationnistes. Pour eux, les juifs sont tellement retors qu’ils étaient capables d’inventer l’extermination de leurs parents et grands-parents par les nazis dans le seul but de d’alimenter leur appétit de domination sur la terre de Palestine.

Éléments antisémites parmi le mouvement des gilets jaunes

Depuis novembre 2018, des manifestations antisémites ont également été observées lors des manifestations hebdomadaires du mouvement de protestation sociale antigouvernemental « Gilets Jaunes ». Le comportement violent de certains partisans du mouvement et l’infiltration d’éléments antisémites de l’extrême gauche et droite ont été une source de préoccupation pour beaucoup. Un certain nombre de signes antisémites et antisionistes ont été repérés lors des manifestations, ainsi que des centaines de messages similaires rédigés par des sympathisants « gilets jaunes » sur les médias sociaux. Cependant, ces incidents ont été publiquement dénoncés par de nombreux membres du mouvement et le Premier ministre français Édouard Philippe a déclaré qu’« il serait faux et absurde d’appeler le mouvement du gilet jaune un antisémite », mais il a averti que « l’antisémitisme a des racines très profondes dans la société française » Il a promis une nouvelle loi sévère visant les discours de haine en ligne d’ici l’été 2019. Se référant à cette question, le président du CRIF a déclaré : « Je ne dirais pas que le mouvement est antisémite, mais je dis que ces mouvements de masse sont toujours exploités par des antisémites ». En décembre, un groupe de manifestants « Gilets jaunes » dans le quartier parisien de Montmartre a fait une «quenelle » qui est salut nazi inversé. Ce même groupe a chanté le « chant de la quenelle » qui fait allusion à des complots sionistes. Cee geste et cette chanson ont été popularisés par Dieudonné M’bala M’bala , un comédien français condamné à plusieurs reprises pour racisme et antisémitisme. Le même mois, une femme juive de 74 ans a été victime de violences antisémites alors qu’elle voyageait dans le métro parisien. Après avoir demandé à trois partisans des « Gilets jaunes » d’arrêter leurs chants et leurs «quenelles». Les trois hommes ont tout d’abord crié sur cette femme et ont exigé qu’elle descende du train, tout en niant l’existence des chambres à gaz.

Le complotisme

Une nouvelle forme d’antisémitisme renaît : le complotisme. Le complotisme est partout : pour ses adeptes, les juifs sont à l’origine de tous les maux de la terre. Cette forme d’antisémitisme n’est pas nouvelle : déjà au XIXe siècle était écrit un pamphlet par Henri Gougenot des Mousseaux : le juif, le judaïsme et la judaïsation des peuples chrétiens Après les attentats du 11 septembre, les théories du complot renaissent. Ainsi le 17 septembre 2001 la télévision libanaise Al Manar (chaîne du Hezbollah à Beyrouth) affirmait que les attentats étaient l’œuvre du Mossad Malheureusement comme nous l’avons vu en regardant de près les sondages l’antisémitisme n’est plus l’apanage des extrémistes. Il y a quelques jours un candidat à la primaire de la droite modérée en France a déclaré « La proximité d’Hillary Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France ». Cet homme politique n’a pas été exclu de son parti et les critiques ont été très molles. Pour conclure, je voudrai vous dire pourquoi les juifs de France se trompent quelquefois d’adversaires dans leur combat contre l’antisémitisme.


Comment lutter contre l’antisémitisme

Première bataille : l’arsenal juridique

Cf Projet de loi contre l’antisémitisme au Parlement français


Deuxième bataille : Internet

Tout en ayant une grande utilité pour l’humanité, Internet est aussi le porteur des pires idées, croyances et incitations à la violence, et il est utilisé dans une grande mesure par les extrémistes, pour radicaliser et recruter leurs fidèles. De fait, sans Internet, le mouvement du djihad international n’aurait pas acquis l’influence qu’il exerce maintenant dans le monde entier. L’utilisation intelligente d’internet par les djihadistes leur a en effet permis de recruter efficacement à l’aide de vidéos, ou encore de communication sur des réseaux sociaux comme Twitter. La portée de la parole islamiste a ainsi pu s’étendre bien au-delà du Moyen-Orient. La communication de l’Etat islamique, particulièrement redoutable sur internet, parvient à cibler de mieux en mieux le public francophone. Pas moins de 2.600 sites internet en français liés à l’organisation auraient été recensés. Des cellules de propagande de Daesh produisent de l’ordre de 40.000 tweets en français par jour.

Troisième bataille : l’école

Le troisième champ de bataille est celui des écoles, où des conseils appropriés destinés aux jeunes font cruellement défaut. Nous devons réfléchir à une nouvelle approche des religions dans l’éducation. L’école doit être l’endroit où chacun apprend la religion de l’autre mais surtout apprend à respecter la religion de l’autre.

La quatrième bataille est dans les mosquées

Nous assistons trop souvent à des prêches d’incitation à l’antisémitisme, à la haine et à la violence. Cette bataille est la plus importante pour l’avenir de l’islam et de ses relations avec les autres religions mais cette bataille n’est pas seulement interne. Les gouvernements devraient jouer un rôle, pour empêcher l’argent des organisations terroristes d’atteindre les mosquées et pour encadrer leurs activités. Ils devraient empêcher les leaders extrémistes de prêcher en leur sein, ce qui leur permet d’abuser de leur pouvoir et de répandre la haine et la violence. Ils devraient s’assurer que ceux qui prêchent la religion aux autres soient des personnes qualifiées, pénétrées de valeurs humanistes.


La cinquième bataille est dans les prisons

Dans de nombreux pays, les autorités font cohabiter les prisonniers ordinaires avec les terroristes et les promoteurs d’idéologies criminelles, qui saisissent cette opportunité pour radicaliser ceux qui sont en contact quotidien avec eux. Ceci a été le cas de presque tous les auteurs d’actes de terrorisme en France au cours des années écoulées


La sixième bataille : combattre l’importation du conflit israélo-palestinien

Pas un jour sans que les médias traitent du conflit israélo-palestinien. Beaucoup de chaînes de télévision sont partisanes et font des israéliens des monstres qui ont une seule vocation : boire le sang des arabes. Ces chaînes satellitaires sont regardées par beaucoup de musulmans qui ne connaissent pas tous les tenants et aboutissants du conflit. Pour les jeunes des banlieues, les juifs sont les israéliens donc les oppresseurs. Ces mêmes jeunes sont solidaires des palestiniens et vont donc s’en prendre aux juifs au nom des palestiniens. Depuis quelques années j’amène des jeunes de banlieue en Israël et en Palestine afin qu’ils découvrent la réalité des choses. Ils peuvent voir de leur propres yeux la situation. Lors de leur retour en France, ils comprennent que le problème est plus complexe qu’ils pensaient et surtout que c’est aux Israéliens et aux Palestiniens de résoudre ce conflit, pas aux musulmans ni aux juifs qui vivent en dehors de cette région.


Le sentiment des juifs de France

Au vu de ces enquêtes, la communauté juive a peur. En effet, de nombreux témoignages vont dans le sens qu’un climat très pesant pèse sur la communauté juive. Les juifs évitent d’afficher leur judaïté. Ils cachent leur maguen David, n’osent plus se promener avec une kippa ou mettent la mezzouza à l’intérieur de leur appartement. Nombre d’enfants ont dû quitter les écoles publiques pour les écoles juives même si dans beaucoup de cas, la pratique religieuse n’était pas le motif.

Enquête AJC 2019 sur l’opinion des juifs français :


AJC 2019 : Survey of French Jewish Opinion Quelques moyens pour éradiquer l’antisémitisme Quelques pistes pour éradiquer l’antisémitisme Sur la coexistence entre religions Vivre ensemble ne suffit pas il faut construire Il ne faut pas se cacher que des deux côtés de nombreux fanatiques (religieux) font tout ce qu’ils peuvent pour faire prévaloir leurs thèses extrémistes. Ce qu’il nous faut trouver maintenant, ce sont les moyens d’avancer ensemble. Comment ? – Arrêter de regarder en arrière et ne pas se focaliser que sur le futur – Apprendre à connaitre l’autre – Les études – Renforcer le rôle des femmes – Avoir un dénominateur commun – Ne pas se taire devant les paroles racistes, antisémites






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