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Les négociations russo-américaines sur l’Ukraine : et les enfants, dans tout ça ?

  • gozlancontact
  • 10 août
  • 3 min de lecture

Dans quelques jours, Américains et Russes vont s’asseoir autour d’une table pour discuter de l’Ukraine. Le monde retiendra des images soigneusement mises en scène : des regards fermes, des mots calibrés, des poignées de main qui diront plus que des discours. Mais derrière ces symboles diplomatiques, une vérité glaçante s’impose : au milieu de ces négociations, il manquera les seules voix qui devraient résonner en premier – celles des milliers d’enfants ukrainiens enlevés par la Russie.

 

Ces enfants ne sont pas des chiffres dans un rapport. Ils ont des prénoms, des visages, des histoires. Ils avaient un lit dans une chambre, une école, un ballon, un parfum de soupe qui les attendait le soir. Aujourd’hui, beaucoup vivent dans des camps de « rééducation », d’autres sont placés dans des familles russes qui leur apprennent à oublier d’où ils viennent. Certains sont déplacés si loin qu’ils perdent jusqu’au souvenir de leur maison. C’est un arrachement, un déracinement, une tentative méthodique d’effacer une génération.

 

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Ce que la Russie appelle « protection » est en réalité un crime de guerre, qualifié par la Cour pénale internationale de crime contre l’humanité. Et pourtant, depuis deux ans, l’affaire des enfants est traitée comme un chapitre secondaire du conflit. On en parle dans les conférences de presse, on promet, on déplore… mais rien ne change pour ces enfants qui, chaque matin, se réveillent dans un lit étranger.

 

Le 15 août, quand Américains et Russes se rencontreront, les sujets « stratégiques » occuperont l’agenda : sécurité, frontières, économie. Et il y a fort à parier que le sort des enfants ne sera même pas sur la table. Ce silence est plus qu’un oubli : c’est une faute morale.

 

Nous devons avoir le courage de dire les choses clairement : aucune négociation sérieuse ne devrait commencer tant que la question du retour des enfants n’est pas inscrite noir sur blanc à l’ordre du jour, avec des engagements précis et vérifiables.

 

Car il ne s’agit pas ici de diplomatie abstraite. Chaque jour qui passe, un enfant apprend un nouveau mot en russe… et oublie un mot en ukrainien. Chaque jour, une petite main perd le geste qui dessinait la maison de son village. Chaque jour, un souvenir s’efface, remplacé par un récit qui n’est pas le sien. Et quand la mémoire disparaît, ce n’est pas seulement un enfant que l’on perd, c’est tout un peuple que l’on ampute.

 

Aux dirigeants ukrainiens, je dis ceci : le monde comprend vos priorités militaires et politiques. Mais si vous laissez passer cette occasion d’imposer la question des enfants dans les discussions, vous laissez un vide que l’Histoire ne vous pardonnera pas. Aux Américains, je rappelle : défendre la liberté ne se limite pas à tracer des lignes sur une carte. Elle commence par protéger les plus vulnérables.


Ces enfants n’ont pas le temps d’attendre un accord global de paix. Leur guerre à eux, c’est celle du temps qui les éloigne de leurs parents, qui efface leur langue, qui redessine leur identité. Chaque jour sans action est une victoire pour ceux qui les ont volés.

 

Le monde n’a pas besoin de nouvelles promesses. Il a besoin d’un ultimatum clair : pas de discussions sans enfants. Pas de paix sans justice.


Parce qu’un pays peut perdre des territoires et se reconstruire. Mais s’il perd ses enfants, il perd son âme.

 
 
 

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